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de velours. J’ignore par suite de quelles circonstances le 46e fut amené à s’en dessaisir. Toujours est-il que l’urne d’argent qui contient le cœur de La Tour d’Auvergne appartenait jusqu’à ces derniers temps au descendant du héros, le colonel du Pontavice du Heussey.

M. du Pontavice a bien voulu l’offrir au musée des Invalides. L’urne avait déjà figuré, en 1900, à l’exposition du palais des armées de terre et de mer, avec la lance qui, dans la charge d’Oberhausen, occit le premier grenadier de France, un fragment de son chapeau, son épée[1], son plumet, sa tabatière et deux exemplaires des Origines gauloises. Carhaix, de son côté, possède diverses reliques du héros, qui, chaque année, le 27 juin, sont exposées sur le socle du beau monument dû au sculpteur Marochetti. Ces reliques consistent en une dent, une mèche de cheveux bruns, deux boutons de guêtre et l’épingle qui fixait le ruban à la cadenette des grenadiers. Dent, mèche, boutons, épingle, pieusement rangés sur le velours d’un petit écrin, dans un coffret de cristal, furent offerts à la ville de Carhaix par le roi de Bavière, lors de l’exhumation du héros, en 1837.

Voilà tout ce qui reste, à Paris et à Carhaix, du premier grenadier de France[2]. On lit bien un peu

  1. On sait que cette épée, offerte à Garibaldi par le capitaine de Kersauzie, fut restituée en 1883 à la ville de Paris par les fils du célèbre condottiere italien.
  2. Aux deux villes précédentes il faudrait joindre