Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 2, 1908.djvu/13

Cette page a été validée par deux contributeurs.


PRÉFACE




Cette seconde série de l’Âme bretonne est, comme la précédente, un simple recueil d’articles au jour le jour, de notes, d’impressions, d’études détachées qui ne se prêtaient guère, je le crains, à la réunion en volume. Il s’ensuivra quelque trouble dans l’esprit du lecteur ; il arrivera que j’aurai l’air de me contredire et l’on admirera, çà et là, l’empressement peu banal que semblent avoir mis les événements à démentir mes plus sûres prévisions.

Sans doute, je pourrais invoquer à ma décharge que ce temps n’est point favorable aux fabricants d’horoscopes, qu’il va trop vite et brûle toutes les étapes. Nous avons vécu, en dix ans, plus que les générations antérieures dans l’espace d’un siècle. Quel Nostradamus se satisferait de ces façons de dératé ? C’est fini de la science conjecturale, s’il faut que nos prévisions soient à si courte échéance…

Mais, d’autre part, dans le tourbillon vertigineux qui emportait le reste de la France, n’y avait-il point naïveté à croire que la Bretagne demeurerait seule immobile et continuerait d’opposer à la bourrasque révolutionnaire le roc inentamable de sa Foi ? La voilà, semble-t-il, enfin réveillée de son