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Henora est invoquée contre la fièvre ; saint Thuriaw, contre le mauvais air ; sainte Onenne contre l’hydropisie ; saint Ivy contre les maux de ventre ; saint Brandan contre les ulcères ; saint Loup contre la peur ; saint Dogmaël contre les rhumatismes ; saint Méen contre la gale ; saint Nodez contre les durillons ; saint Urloui contre la goutte ; saint Jugon contre la clavelée. Pour guérir des névralgies, on introduit la tête dans un trou pratiqué sous la niche de saint Trémeur qui subit le martyre de la décollation. Les petits pains consacrés à saint Claude délient la langue des enfants. Les fontaines consacrées à N.-D. de la Clarté guérissent les mots d’yeux ; la fontaine de saint Bieuzy préserve de la rage, à condition qu’on en fasse trois fois le tour la bouche pleine d’eau. Saint Efflam révèle le nom des voleurs ; il suffit de jeter dans sa fontaine de petits morceaux de pain en nommant une personne différente à chaque morceau qu’on précipite : celui des morceaux qui coule au fond vous livre le nom du coupable. À Saint-Briec, quand on plonge un membre malade dans la fontaine, il faut avoir soin d’apporter avec soi neuf poupées d’étoupe quêtées dans neuf maisons où se trouve une femme du nom de Marie. Les fontaines servent encore (Loguivy, Saint-Michel, les Cinq-Plaies, Saint-Jugan, Saint-Laurent-du-Pouldour, etc.) pour connaître si l’on est aimé (on pose une épingle à la surface et il faut qu’elle s’y maintienne), si un enfant vivra (la même expérience se fait avec une chemise de sa layette), pour « couper » la fièvre (on jette dans l’eau des couteaux ouverts), pour obtenir la pluie dans les