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tout en gardant quelques craintes du côté du National, qui ne lui pardonnait pas ses attaques contre Cormenin, battu aux élections générales, ce qui pouvait diviser sur son nom la gauche de Paris. Cette dernière crainte était la plus justifiée. Le comité Barrot surtout tâtonnait, prétendait ne point sentir l’opportunité d’une présentation immédiate. Les électeurs locaux ne voulaient point s’avancer sans connaître sa décision. Ces tergiversations décidèrent Jules Simon à une résolution extrême :

« Je me présente moi-même directement, écrit-il à M. Robert. Je fais imprimer une lettre à quatre cents exemplaires, dans laquelle je dis : 1o que je suis libéral, 2o dynastique, 3o partisan de la paix, 4o des réformes modérées, 5o de l’agriculture et du commerce, — que je suis Breton, etc. Je demande la constitution d’un comité ; la convocation préparatoire des électeurs. J’annonce que je ne veux pas diviser l’opposition, mais la consulter. Là-dessus, vous et vos amis, vous agissez de trois façons : 1o vous faites faire le comité ; 2o vous faites écrire par le comité à M. Thiers et à M. Barrot pour les consulter sur moi et sur les autres (Tassel et le Gorrec) ; 3o vous me prônez dans le pays… Je crois que mon plan est le meilleur ; c’est le plus décidé. Voici ma position : l’appui sans réserve du centre gauche, peut-être celui de toute la gauche. En tout cas, ceux qui n’écriront pas pour moi ne répondront que du bien, si on les consulte. »

Cette lettre, la dernière qu’il ait adressée à son correspondant avant les élections complémentaires de