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par lui à des prêtres du diocèse ; il les acheva chez les Jésuites de Jersey, à Wawerley-Terrace. Les notes de ses professeurs le représentent comme « un excellent élève, droit en toutes choses, consciencieux et travailleur », surtout d’une piété exemplaire. Il s’était lié, à Wawerley-Terrace, avec trois jeunes hommes de son âge, comme lui extrêmement pieux et qui, chose étrange, ont été emportés, comme lui, prématurément : Armand de Montrichard, qui mourut le premier, d’une maladie de poitrine, à Arcachon, le 15 janvier 1894 ; Alfred Laurié, qui devait abandonner la préparation à la marine et mourir au grand séminaire de Quimper ; Maurice de Courcelles, entré au noviciat de la Compagnie de Jésus et mort pendant son année de service militaire.

Paul Henry formait avec eux un groupe qu’on appelait le groupe des Inséparables. Le mot, fait remarquer M. Bazin, s’est trouvé cruellement juste. Lui-même faillit être emporté par une pneumonie, puis par une scarlatine, l’année de sa présentation au Borda. Ses compositions en souffrirent : il ne fut admis à l’École Navale que le soixante-neuvième sur soixante-quinze. Encore ne dut-il son admission qu’à l’excellence de sa composition française qui tranchait sur la médiocrité du reste.

Les candidats avaient à commenter ces deux vers de Corneille :

Contre qui que ce soit que mon pays m’emploie,
J’accepte aveuglément cette gloire avec joie…

Il faut croire que le futur héros du Pé-Tang ne se