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savant Léon Palustre reporte délibérément à 1554, l’établissant par surcroît dans les titres et privilèges de doyen des calvaires bretons[1].

En fait, et jusqu’à plus ample informé, ce très appréciable honneur, dont Palustre, un peu à la légère, gratifia le calvaire de Plougonven et que pourraient lui disputer en tout état de cause les calvaires de Lanrivain et de Guéhenno, paraît devoir revenir au calvaire de Tronoën-Penmarc’h (commune de Saint-Jean-Trolimon). Le dit calvaire dépend d’une chapelle de Notre-Dame, célèbre pour les vertus miraculeuses des poussières qu’on y recueille et qu’on mélange à la boisson des fiévreux : quoiqu’on n’y lise aucune date, M. l’abbé Abgrall le croit antérieur à 1520, mais peut-être que les dégradations du monument ajoutèrent à sa vétusté dans l’esprit de notre compatriote. La pluie et les vents de mer ont à ce point corrodé les personnages de la figuration qu’il est souvent

    monument. Elle porte : « Henry Quéré a fait faire cette croix, 1548. »

  1. Cf. Palustre : la Renaissance en France. M. Tausserat-Radel (L’Art en Bretagne) adopte aussi la date de 1554, mais une confusion s’est glissée dans son texte : il parle de « Plougonver dans les Côtes-du-Nord. » Plougonver existe bien, mais n’a pas de calvaire : c’est Plougonven (Finistère) qu’il faut lire. M. Tausserat-Radel aura peut-être été induit en erreur par le fait que Gurunhuel faisait autrefois partie de la paroisse de Plougonver : M. F. Le Dantec me signale dans la première de ces localités un calvaire de grande proportion qui m’avait échappé jusqu’ici et qu’il dit valoir celui de Plougastel, encore que moins bien conservé. Dont acte.