flèches de feu semblent tomber du ciel, ce ne sont pas pour nous des bolides qui passent, ce sont des étoiles qui filent. O science, laisse-moi, laisse-moi cette nuit pour rêver ! Nos songes quelquefois valent bien tes vérités, et je donnerais souvent tous tes calculs pour une image.
Dites ! n’est-il pas vrai, mes frères, que l’ame habite une bien triste thébaïde, quand nos désirs s’évanouissent, quand il n’y a plus, dans notre vie nuageuse, de constellations qui l’éclairent ! Nous avons tous notre été, sillonné d’illusions qui nous éblouissent ; il est fini quand elles s’éteignent ; celui de la terre ne l’est pas quand ses météores disparaissent. Nous, il ne faut quelquefois qu’une heure pour dépeupler notre firmament, et alors oh ! alors l’hiver est à jamais sur nous, nos nuits sont noires et glacées, et il n’y a plus qu’une lueur qui puisse en dissiper les ombres ; c’est le cierge qu’on allume aux chevets des mourans. C’est le seul flambeau d’espérance qui dure un peu long-temps, la seule de nos étoiles qui ne file pas aussi vite que les autres. C’est la dernière, et souvent on ne la voit pas.