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soutenu cette thèse, plus paradoxale en apparence qu’en réalité, que les nombreuses variantes du Coran prouvent qu’il ne fut jamais écrit originellement sous la forme où nous le lisons aujourd’hui, mais que, dans sa rédaction la plus ancienne, il avait été composé dans un dialecte analogue aux dialectes actuels[1].

Cela revient à dire que c’est le Coran qui a fixé comme langue écrite la langue parlée à La Mecque par Mahomet et par ses contemporains. C’est bien aussi ce que nous pensons.

Quant au texte coranique, si nous comparons les manuscrits existants du Coran, nous y constatons, en effet, comme l’avait déjà constaté Vollers, de nombreuses variantes, mais qui sont d’ordre grammatical. Quant à des variantes pouvant modifier le sens même des Sourates, il n’en est qu’un très petit nombre.

À ce point de vue, il en est des manuscrits du Coran comme des manuscrits hébreux de l’Ancien Testament, dont les variantes sont très nombreuses, mais, tout considéré, vu leur carac-

  1. Voyez, pour la caractéristique de la langue du Coran, Vollers, ouvrage cité, p. 80 ss. Ce sujet est trop spécial pour pouvoir être traité dans un écrit de vulgarisation scientifique, comme celui que nous présentons au lecteur.