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très accusé. Ce livre célèbre manque de mysticité ; il a le caractère légaliste de l’Ancien Testament, à un degré même plus élevé, parce qu’il porte ce sceau d’opportunisme d’une loi qui est en train de se former.

Il est à remarquer toutefois que, si Mahomet promulgue, au nom de la révélation dont il est l’objet, la loi religieuse et morale, nulle part, dans son livre, il n’a cherché à se faire passer pour un saint. Dans la Sourate 48 (v. 1-2), Mahomet, parlant au nom de Dieu, déclare :

En vérité, Nous t’avons donné une victoire éclatante pour que Dieu te pardonne tes péchés anciens et récents, qu’Il accomplisse Sa grâce en toi et qu’Il te garde dans la voie droite.

Ce n’est pas un homme qui aurait prétendu être sans péché, qui eût pu prononcer de telles paroles.


Mahomet se considère comme l’héritier des patriarches et des prophètes antérieurs à lui : Adam, Noé, Abraham, l’ami de Dieu, etc., Jésus enfin le dernier qui l’ait précédé. Il exalte la personne de Jésus, le fils de Marie, le Verbe et l’Apôtre de Dieu, qui ne fut crucifié qu’en apparence. Mais, tout en acceptant dans ses grandes