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sionnaire, Mahomet fut peu remarqué ; on le prenait pour l’un de ces hanîfs[1], comme on en avait vus antérieurement à la venue du nouvel Apôtre arabe. Mais, en prêchant l’unité de Dieu, Mahomet était dans la nécessité absolue, non seulement d’attaquer le polythéisme régnant, discrédité et en état de dissolution, mais encore de tonner contre les idoles de la Ka’ba et de demander impérieusement de les renverser et de les briser.

Cette prédication révolutionnaire portait atteinte aux intérêts commerciaux des Koreichites, qui firent à Aboû Tâlib des représentations au sujet de son dangereux neveu. Aboû Tâlib les transmit à Mahomet, qui répondit par ces paroles célèbres, qui devaient avoir un immense retentissement dans le monde arabe : « Si l’on plaçait le soleil à ma droite et la lune à ma gauche pour me convaincre, aussi longtemps que Dieu ne me le défend pas, je ne renoncerai point à ma résolution. »

Aux railleries des adversaires vinrent bientôt s’ajouter les persécutions, et plusieurs disciples

  1. Hanîf, celui qui penche plus d’un côté que de l’autre, celui qui, avant l’Islam, était enclin au monothéisme.