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(accomplir) Son œuvre. » Allâh ne guide pas les gens qui commettent des scélératesses.

25. Allâh vous a déjà secourus dans maints lieux (divers) et au jour de Honéïn[1], quand vous étiez dans l’admiration de votre grand nombre ; mais il ne vous a servi à rien. La terre était trop étroite pour vous, quelque vaste qu’elle soit. Alors vous avez tourné le dos et vous avez fui.

26. Alors Allâh[2] fit descendre « Sa Présence divine »[3] sur Son Apôtre et sur les croyants. Il

  1. Allusion à la bataille de Honéïn (vallée à 3 milles de La Mecque), où Mahomet et ses partisans, au nombre de 12000, furent d’abord repoussés par deux tribus païennes avec 4000 hommes. Mais Mahomet ne tarda pas à reprendre l’offensive et à remporter la victoire. Ce combat eut lieu la 8e année de l’hégire.
  2. La bataille de Honéïn fut gagnée par l’intervention divine.
  3. Il y a dans le texte le mot arabe sakînat. Si on fait venir ce mot du radical arabe sakana, être tranquille, être au repos, il faut lui attribuer la signification de tranquillité, quiétude, repos, ce qui ne donne pas de sens au verset. Les commentateurs arabes, en général, ne comprennent pas ce mot, qui est d’origine juive. Voy. S. 2, v. 249 : « Leur prophète (c’est-à-dire un prophète après la mort de Moïse : v. 247) leur dit (aux Israélites) : « Le signe de son royaume (de Saül, nommé au v. 248 sous le nom de Talout) sera que viendra vers vous l’arche dans laquelle est la Sakînat de Votre Seigneur (c’est-à-dire la présence divine, la présence de Dieu). » Le mot arabe coranique sakînat est donc le terme rabbinique Chekînâh (litt. habitation, repos, du radical verbal châkên, habiter, reposer), qui, chez les Rabbins (Talmuds, etc.) a le sens