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de la vie de Mahomet.
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Mostalekites, en épousant leur princesse ; forçons-les à bénir ce mariage. Aussitôt ils donnèrent, de leur propre mouvement, la liberté à cent pères de famille.

Dans la chaleur du combat, un des soldats de Mahomet avait tué un de ses compagnons par mégarde. Mekias, frère du mort, qui était idolâtre, ayant appris cette nouvelle, se rendit à Médine[1]. Feignant de renoncer à l’idolâtrie, il se fit musulman. Ensuite il demanda le prix du sang de son frère suivant cette loi : « Il n’est pas permis à un Musulman d’en tuer un autre. Si le meurtre est involontaire, le meurtrier doit la rançon d’un fidèle captif, et à la famille du mort la somme fixée par la loi (cent chameaux[2]), à moins qu’elle ne lui en fasse grâce. Pour la mort d’un croyant, quoique d’une nation ennemie, on donnera la liberté à un prisonnier… Ces peines sont émanées du Dieu savant et sage. »

Le soldat qui avait tué le frère de Mekias étant pauvre, Mahomet acquitta sa dette, et satisfit à la loi. Le perfide idolâtre, ayant reçu l’argent, demeura à Médine jusqu’au moment où il put surprendre le meurtrier de son frère. L’ayant assassiné, il s’enfuit à la Mecque, et abjura l’islamisme aux autels de ses dieux.

Pendant cette expédition, un différent s’éleva entre les Musulmans, tandis qu’ils se pressaient autour d’un puits pour se désaltérer[3]. Les Mohagériens et les Ansariens étaient prêts à en venir aux mains. Abdallah l’incrédule, du parti des derniers, soufflait le feu de la rébellion. Il osa porter l’insolence jusqu’à tenir des propos injurieux au prophète, et jusqu’à menacer de le chasser de Médine. Mahomet en fut instruit. Omar lui conseillait d’abattre la tête du prince séditieux. « Que penserait-on de moi, lui répondit Ma-

  1. Abul-Feda, p. 81.
  2. Le Coran, ch. 4, tom. prem.
  3. Abul-Feda, p. 81. Jannab.