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dèle et protecteur. J’atteste que Jésus, fils de Marie, est l’esprit de Dieu et son verbe[1]. Il le fit descendre dans Marie, vierge bienheureuse et immaculée, et elle conçut. Il créa Jésus de son esprit, et l’anima de son souffle, ainsi qu’il anima Adam. Pour moi, je t’appelle au culte d’un Dieu unique, d’un Dieu qui n’a point d’égal, et qui commande aux puissances du ciel et de la terre. Crois à ma mission. Suis-moi. Sois au nombre de mes disciples. Je suis l’apôtre de Dieu. J’ai envoyé dans tes états mon cousin Jafar avec quelques Musulmans. Prends-les sous ta protection, et préviens leurs besoins. Dépose l’orgueil du trône. Je t’invite, toi et tes légions, à embrasser le culte de l’être suprême. Mon ministère est rempli. J’ai exhorté. Fasse le ciel que mes conseils soient salutaires ! La paix soit avec celui qui marche au flambeau de la vraie foi[2]. »

Le roi d’Abyssinie ayant reçu cette lettre, se l’appliqua sur les yeux, descendit de son trône, s’assit à terre, prononça la profession de foi des Musulmans, et répondit en cette manière :

Au nom de Dieu clément et miséricordieux.
À Mahomet, apôtre de Dieu, Elnajashi Ashama, salut.

« La paix soit avec toi, apôtre de Dieu ! qu’il te couvre de sa miséricorde ! qu’il te comble de ses bénédictions ! Il n’y a de Dieu que celui qui m’a conduit à l’islamisme. Ô prophète ! j’ai lu la lettre que tu m’as envoyée. Ce que tu dis de Jésus est la vraie croyance. Lui-même n’a rien ajouté de plus ; j’en atteste le souverain du ciel et de la terre. J’ai eu égard à ta recommandation. Ton cousin et ses compagnons ont été reçus avec honneur dans mes états. Ils y ont joui des droits de l’hospitalité.

  1. Abn Elbaki, 2e. part, du livre sur l’excellence des Abyssins.
  2. Idem, Histoire d’Abyssinie.