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ABRÉGÉ

se reposer[1]. Au mois de Jomada, il partit de Médine pour punir les enfans de Lahian des violences commises envers ses alliés. Voulant les surprendre, il prit la route de Syrie, puis par une contre-marche, il parut tout à coup au milieu de leur pays. Cette ruse fut inutile. Au premier bruit de sa marche, les ennemis s’étaient retirés sur les montagnes, et il fut impossible de les y forcer. N’ayant pu rien entreprendre contre eux, il alla châtier les Gatfanites qui avaient enlevé une partie de ses chameaux, et retourna à Médine chargé de dépouilles[2].

Instruit par ses espions que la tribu puissante des Mostalekites rassemblait ses guerriers, il fondit sur eux sans leur laisser le temps de se fortifier. Il les attaqua près d’un puits appelé Elmoraïsi[3]. Elharét, chef de la tribu, s’étant avancé pour le reconnaître, fut tué d’un coup de flèche. Sa mort ne découragea point les Mostalekites. Ils attendirent les musulmans de pied ferme, et combattirent pendant une heure à la portée du trait. Irrité de tant de résistance, Mahomet commanda à ses soldats de se jeter sur eux l’épée à la main. Les ennemis ne purent soutenir ce choc terrible. Ils prirent la fuite. Une partie demeura sur le champ de bataille. Les autres furent faits prisonniers. Mille chameaux, cinq mille moutons devinrent la proie des vainqueurs[4]. Jowaïra, fille du prince Elharét, tombée en partage à Thabet, lui avait promis par écrit le prix de sa rançon. Mahomet la paya, et épousa la jeune captive. Les Musulmans ne voulurent pas qu’un si beau jour fût flétri par les larmes des vaincus[5]. L’apôtre de Dieu, se dirent-ils, vient de contracter une alliance avec les


  1. Jannab, p. 140.
  2. Abul-Feda, p. 80.
  3. Ce puits est situé dans le territoire de Codaïd, à cinq milles de la mer, et à vingt-quatre milles d’Osfan. Jannab.
  4. Jannab.
  5. Elhaçan.