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ABRÉGÉ

prirent la route de la Mecque[1]. Aussitôt qu’ils furent partis, Mahomet s’occupa du soin de faire enterrer les morts. Il fit chercher le corps de Hamza[2]. On le trouva mutilé. Les soldats pleuraient un de leurs meilleurs généraux. Le prophète, pour les consoler, leur dit : « Gabriel m’a révélé que Hamza était écrit parmi les habitans du septième ciel, avec ce titre glorieux : Hamza, lion de Dieu, lion de son apôtre. » Ayant fait revêtir son corps d’un manteau noir, il pria pour lui avec sept invocations. Il pria pour tous ceux qui avaient péri dans le combat, et les fit inhumer au lieu où ils avaient succombé. Ces devoirs funèbres remplis, il retournait à Médine, lorsqu’on vint lui annoncer que les ennemis approchaient[3]. En effet, Abusofian, fâché de n’avoir pas mieux profité de la victoire, avait persuadé aux vainqueurs de retourner sur leurs pas, et d’exterminer les Musulmans affaiblis par leur défaite. Mahomet leur épargna une partie du chemin, et parut devant eux à l’instant où ils ne s’y attendaient pas. Cette audace les étonna : loin de chercher à renouveler le combat, ils se retirèrent précipitamment.

( Depuis la chute d’Adam, suivant Abul-Feda. 6219. — Depuis la naissance de J.-C. 634. — Avant l’hégire. 4. — De Mahomet. 56. )

La défaite de Mahomet ne diminua point son crédit. Les Musulmans ne pouvaient l’attribuer qu’à leur désobéissance. Ils conservèrent pour lui la même vénération, et ses volontés furent toujours des lois. Roi et pontife, à Médine, il réglait les affaires du gouvernement et de la religion. Des députés d’Edl et d’Elcara étant venus lui demander quelques-uns de ses disciples pour les instruire dans l’islamisme, il leur en accorda six&nbs;[4]. Les perfides


  1. Jannab.
  2. Abul-Feda, p. 68.
  3. Jannab, p. 111.
  4. Abul-Feda, ch. 33, p. 68.