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LE CORAN.


27Lorsque l’arrêt sera prononcé, Satan leur dira : Les promesses de Dieu étaient véritables, les miennes trompeuses ; mais je ne vous ai point forcés d’y ajouter foi.

28Je vous ai sollicités, vous m’avez répondu. Ne me faites point de reproches ; n’en faites qu’à vous-mêmes. Je ne puis ni vous donner du secours, ni en recevoir de vous. Quand vous m’égalisez au Très-Haut, je n’ai point cru être son égal. Un tourment douloureux est préparé aux impies.

29Les croyans vertueux entreront dans les jardins où coulent des fleuves. Ils y demeureront éternellement, par la permission de Dieu. Leur salutation mutuelle sera : La paix soit avec vous.

30Ne savez-vous pas à quoi Dieu compare la parole de la foi ? A un arbre salutaire qui a poussé des racines profondes, et dont les rameaux s’élèvent dans les cieux.

31Il produit du fruit dans toutes les saisons. Le Seigneur parle aux hommes en paraboles pour les instruire.

32Il compare la doctrine de l’infidèle à un arbre mauvais dont les racines sont à fleur de terre, et qui n’a point de stabilité.

33Dieu affermira les croyans dans cette vie[1] et


  1. Dieu affermira la foi des croyans dans cette vie en leur faisant prononcer ces paroles, la ila ella allah ou Mahammed raçoul allah. Il n’y a de Dieu que Dieu, et Mahomet est son prophète. Il l’affermira dans l’autre en leur faisant répondre comme il convient aux deux anges examinateurs qui les interrogeront dans le tombeau. Gelaleddin.

    Ces paroles la ila ella allah ou Mahammed raçoul allah, forment la profession de foi des mahométans. ils la profèrent toutes les fois qu’ils entrent dans leurs mosquées, et qu’ils craignent la tentation. En 1778, ayant paru, contre la coutume des Européens, habillé à la française dans les rues de Damiette, je vis l’horreur peints sur tous les visages. Les femmes me regardaient avec une curiosité mêlée d’effroi, les enfans prenaient la fuite en criant, et les hommes, fronçant le sourcil, murmuraient entre leurs dents, la illa ella allah, etc. Il ne faudrait pas répéter ces mots devant des Turcs. Ils ne souffrent pas qu’on plaisante sur la religion ; et si l’on était entendu, on courrait risque d’être empalé ou circoncis.