Page:Le Coran (Traduction de Savary, vol. 1), 1821.pdf/342

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
160
LE CORAN.


145Cet aveuglement sera le prix de ses mensonges, et du mépris de nos commandemens.

146Les actions de celui qui blasphème contre la religion, et qui nie la résurrection, seront vaines. Serait-il traité autrement qu’il a agi ?

147Les Israélites, après le départ de Moïse, fondirent leurs anneaux et formèrent un veau mugissant[1]. Ne voyaient-ils pas qu’il ne pouvait leur parler ni les conduire ?

148Ils en firent leur Dieu, et devinrent sacrilèges.

149Le veau ayant été renversé au milieu d’eux, ils reconnurent leur erreur, et dirent : C’est fait de nous si le Dieu clément et miséricordieux ne nous pardonne.

150Moïse, de retour vers les Israëlites, s’écria plein d’indignation : Vous vous êtes livrés à l’impiété depuis mon départ. Voulez-vous hâter la vengeance divine ? Il jeta les tables, saisit son frère par la tête et le tira à lui. O mon frère, lui dit Aaron, le peuple m’a fait violence ; il a été sur le point de me mettre à mort ; ne réjouis pas mes ennemis en m’accusant ; ne me mets pas au nombre des prévaricateurs.

151Dieu clément, dit Moïse, ayez pitié de moi et de mon frère ; exerce envers nous ta miséricorde infinie.

152Ceux qui adorèrent le veau, frappés de la colère divine, seront couverts d’opprobre, dans cette vie ; c’est ainsi que nous récompensons les sacrilèges.

153Ceux qui, après un repentir sincère de leurs


  1. Les commentateurs du Coran qui veulent tout expliquer, disent que le veau d’or qu’adorèrent les israëlites mugissait, parce que le cheval de Gabriel, en galopant, lui avait fait voler de la poussière dans la bouche. Ils prétendent que les pieds du cheval de l’archange donnent la vie à tout ce qu’ils touchent.