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DE LA VIE DE MAHOMET.

Yatreb[1] où il mourut[2]. Il fut inhumé dans l’hospice d’Elhareth, oncle maternel d’Abd-Elmotalleb. Emporté à la fleur de ses ans, il ne laissa pour héritage à son fils, encore au berceau, que cinq chameaux, et une esclave éthiopienne nommé Baraca. Amœna se chargea d’abord d’allaiter son fils unique ; il eut ensuite pour nourrice Tawiba, esclave de son oncle Abulahab.

L’air de la Mecque n’étant pas salutaire pour les enfans, on était dans l’usage de les donner à des femmes qui les emportaient à la campagne[3]. Il était venu plusieurs de ces nourrices. Elles avaient été bientôt pourvues. Mahomet orphelin restait. Le peu d’apparence qu’une mère pauvre payât généreusement l’avait fait négliger. Halima, qui n’avait point trouvé de nourrisson, l’alla demander. L’ayant obtenu, elle l’emporta dans le désert des Saadites, son pays. Elle eut pour lui la tendresse d’une mère. Quelques mois après, les affaires de Halima l’obligèrent de retourner à la Mecque. Elle mena avec elle son nourrisson. Amœna, charmée de revoir son fils unique, voulait le retenir ; mais les instances de la nourrice prévalurent. Elle le ramena au pays des Saadites.

( Depuis la chûte d’Adam, suivant Abul-Feda, 6166. — Depuis la naissance de J.-C. 584. — Avant l’hégire. 50. – De Mahomet. 3. — Jannab. Abmedben Joseph. )

Parmi les miracles nombreux dont les historiens arabes entremêlent la vie de leur prophète, ils citent le fait suivant


  1. Yatreb ayant donné un asile à Mahomet fut nommée Medinet-Elnabi la ville du prophète, ou simplement Médine-la-Ville. Elle est moitié moins grande que la Mecque, mais son territoire est plus fertile.
  2. Abul-Feda, Vie de Mahomet.
  3. Abul-Feda, page 8. Jannab. Ahmedben Joseph.