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LE CORAN.

d’une ville ensevelie sons ses ruines, dit : Comment Dieu ressuscitera-t-il les habitans de cette ville détruite ? Dieu le fit mourir, et il resta cent ans dans cet état, ensuite il le ressuscita, et lui demanda : combien de temps as-tu demeuré ici ? Un jour ou quelques heures, répondit le voyageur. Vois ta nourriture et ta boisson, ajouta le seigneur, elles sont encore en leur entier. Regarde ton âne. Nous avons opéré cette merveille, afin que ton exemple instruise les humains. Vois comment nous allons rassembler et couvrir de chair les os de ton âne. A la vue du miracle, le voyageur s’écria : Je sais maintenant que la puissance de Dieu est infinie.

262Lorsqu’Abraham s’écria : Seigneur, fais-moi voir comment tu ressuscites les morts ; ne crois-tu point encore, répondit le Seigneur ? Je crois, reprit Abraham, mais affermis mon cœur dans la foi. Dieu ajouta : Prends quatre oiseaux[1] et les coupe en morceaux ; disperse leurs membres sur la cime des montagnes ;


  1. Les oiseaux sur lesquels Dieu opéra le miracle furent un paon, un aigle, un corbeau et un coq. Abraham dispersa leurs membres, et garda les têtes près de lui. A sa voix les membres se réunirent et vinrent retrouver leurs têtes. Gelaleddin. Ces fables pieuses, accréditées par l’ignorance, sont regardées par les mahométans comme des histoires dont la vérité est incontestable.