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DE LA VIE DE MAHOMET.

à terre, allumait son feu, et préparait de ses propres mains à manger à ses hôtes.

Maître de tant de trésors, il les répandait généreusement, et ne gardait pour sa maison que le simple nécessaire[1]. On dit de lui qu’il surpassa les hommes en quatre choses, en valeur, en libéralité, à la lutte, et en vigueur dans le mariage. Il disait souvent que Dieu avait créé deux choses pour le bonheur des humains : les femmes et les parfums.

Suivant la loi mahométane dictée par lui-même, il n’est permis d’avoir que quatre femmes à la fois[2]. Il en épousa quinze, et eut commerce avec douze. Il croyait qu’il était de la dignité d’un prophète de n’être point limité comme le reste des mortels ; aussi fait-il parler le ciel en ces mots : « O prophète ! il t’est permis d’épouser les femmes que tu auras dotées, les captives que Dieu a fait tomber entre tes mains, les filles de tes oncles et de tes tantes qui ont pris la fuite avec toi, et toute femme fidèle qui te livrera son cœur[3]. »

« Nous connaissons les lois du mariage que nous avons établies pour les fidèles. Ne crains point d’être coupable en usant de tes droits. Dieu est indulgent et miséricordieux[4]. »

De toutes ces femmes, excepté Marie l’Égyptienne, dont il eut Ibrahim, Cadige fut la seule qui lui donna des enfans. Il en eut quatre fils, Elcasem, dont il prit le surnom, Eltaïeb, Eltaher et Abdallah, qui moururent tous en bas âge ; et quatre filles, dont les noms sont Zaïnab, Rokaïa, Omm Colthoum et Fatime. Elles furent toutes mariées ; mais Fatime seule lui survécut.

Nous terminerons cet abrégé par un tableau des traits


  1. Anas ben Malec.
  2. Abul-Feda. Jannab.
  3. Le Coran, chap. 33, tome 2.
  4. Idem, ibidem.