peut être le sort qui nous sépare nous
rejoindra. — Je passe sur une infinité
de détails, sur le sceau que nous mîmes
à nos adieux, sur mes réflexions sur le
naturel des femmes.
J’arrive à Nantes… Quelle fut ma surprise d’y rencontrer le commissionnaire qui m’avait apporté du vin dans le tems de mon triomphe. Cette rencontre me fit presser mon embarquement, en m’en prouvant l’irrévocable nécessité. Je traversai les mers sans aventures funestes, et nous mouillâmes au Port-au-Prince. Lorsque j’arrivai chez le Gouverneur, je ne fus pas peu surpris de m’entendre appeler par mon nom : il me combla d’honnêtetés, et me donna une place de secrétaire du gouvernement. J’ai végété dans cette place pendant trois ans, sans recevoir aucune nouvelle des