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ombragés d’une longue paupière,
des membres souples et agiles, une
imagination constamment tournée
vers les plaisirs de l’amour, voilà
ce que j’étais lorsque je fus placé
chez les Pages de la R… A quelle
époque de ma vie me trouvais-je,
au milieu d’une cour qui était plutôt
celle du plaisir que celle d’un
grand roi ! J’étais dans ce tems heureux,
où l’esprit agité de mille songes
agréables, ne m’offrait que des tableaux
aussi enchanteurs que variés,
mon âme, brûlée de tous les feux
de l’amour, cherchait à sentir vivement
son existence : je soupirais
après le plaisir. Lorsque j’étais auprès
d’une femme, mon cœur battait
d’une telle force que j’avais peine
à respirer ! j’étais plein de distraction !
mon état était trop violent
pour