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en effet que des adaptations chrétiennes de contes plus anciens. À l’origine, il n’était pas question dans ces récits de l’enfer ni du paradis non plus que du purgatoire ; ils n’avaient même point peut-être le caractère de mythes funéraires, ou du moins le séjour des morts n’était-il pas sans doute la seule région que visitât le héros. Leur caractère primitif est extrêmement difficile à démêler à travers les altérations successives qu’ils ont subies. Peut-être avons-nous affaire à des mythes cosmiques ; peut-être à des contes d’aventures analogues aux contes grecs de Persée ou de Jason ; peut-être aussi à des apologues moraux. Ce sont, de tous les récits contenus dans les recueils publiés jusqu’à ce jour et dans le présent volume, ceux peut-être qui exigeraient la plus longue et la plus délicate étude. Les limites étroites d’une introduction ne nous permettent point de la tenter ici. Mais nous comptons bien revenir quelque jour sur cette question si complexe, la plus intéressante peut-être que le folklore breton oblige à se poser.

Ce qui est certain, c’est qu’en raison même de l’origine préchrétienne de ces contes, le purgatoire n’y pouvait jouer aucun rôle, tandis qu’il s’y trouvait place pour des morts heureux ou malheureux ou pour des êtres surnaturels qui ne sont