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de l’eau à terre par exemple pour faire pleuvoir, et il ne faudrait pas s’étonner de la retrouver ici déguisée sous un vêtement chrétien[1].


IV


On voit par ces quelques rapides indications quel est l’intérêt que présentent pour la mythologie comparée et la science générale des rites, les récits que renferme le présent volume et les usages qui les commentent. Mais c’est, d’après moi, bien plus encore à la psychologie ethnique qu’à la science des religions que ce livre apporte une précieuse contribution.

S’il fait pénétrer plus avant peut-être qu’aucun autre dans l’âme des Bretons, c’est que la Bretagne est avant toute chose le pays de la Mort. Les morts y vivent avec les vivants dans une étroite intimité, ils sont mêlés à leur vie de toutes les heures ; les âmes ne restent point enfermées dans les tombes des cimetières ; elles errent la nuit par les grandes routes et les sentiers déserts ; elles hantent les champs et les landes, pressées comme les brins d’herbe d’une prairie ou les grains

  1. V. A. Lang, Myth. ritual and religion, t. I, p. 94 seq.