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On avait plaisir à les voir ensemble, tellement ils paraissaient faits l’un pour l’autre.

Souventes fois, par badinage, on leur demandait :

— À quand la noce ?

Dunvel alors rougissait sous sa coiffe et répondait d’un ton triste :

— Quand il plaira à Mgr  Dieu.

Mais René, lui, se redressait :

— Ce qu’il y a de certain, disait-il, c’est qu’elle aura lieu, en dépit de tout et de tous.

Les choses en étaient là, lorsqu’un matin Ervoann Pennek dit à son fils René :

— J’ai fait venir des ouvriers pour abattre les hêtres qui sont sur nos terres du Mézou-Meur. Je te prie de les aller surveiller, afin qu’ils fassent prompte besogne.

René Pennek obéit incontinent à l’invitation de son père. Il se rendit à l’écurie, sella l’étalon, qui était le meilleur trotteur de la contrée, et se mit en route.

Le Mézou-Meur était un domaine situé en Louargat

    grenier ou même des chambres. Quand elles étaient bien sèches, on invitait tout le voisinage à les venir écraser. On organisait des danses, et c’est sous le piétinement des danseurs que les graines jaillissaient des capsules. Pour musique, on avait le chant, qu’un des danseurs entonnait et dont la foule reprenait en chœur le refrain. La fête avait lieu le soir, après souper, durant les belles « nuitées » de juillet ; quelquefois aussi le dimanche, après vêpres.

    Quant aux « aires neuves », elles se faisaient d’ordinaire en juin. Il s’agissait de tasser la terre de l’aire et de la bien niveler pour le battage. C’est de quoi s’acquittaient à merveille les pieds des garçons et ceux des filles.