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    irréfutable. Jean Carré est évidemment une corruption de Jean de Calais. Mais il semble aussi que Mme de Gomez, l’auteur de la leçon française, en ait puisé le sujet dans un fonds plus ancien. Ou trouve dans le premier volume des Contes populaires de Basse-Bretagne, de M. Luzel, à la page 403, une légende intitulée Iouenn Kerménou, dont la trame générale est identique à celle de notre récit, mais qui est cependant empreinte d’un caractère fortement mythologique. Ainsi, la princesse, dont le héros fait la rencontre, doit être donnée en pâture à un serpent et le navire qui la transporte est tendu de noir (légende de Thésée). Iouenn Kerménou, pour obtenir l’assistance du mort, est obligé de lui promettre la moitié de tout ce qui appartiendra en commun à sa femme et à lui. Ce que vient réclamer le mort, c’est la moitié de l’enfant qui leur est né. Qu’on s’en réfère du reste à l’ouvrage ci-dessus, et que l’on compare les trois récits. Il y a là matière à une étude dont nous ne pouvons ici que signaler l’intérêt. (A. le B.)

    Cf. aussi Luzel, Contes populaires de la Basse-Bretagne : t. II, p 176. La princesse Marcassa et l’oiseau Drédaine. Id., ibid., p. 207. La princesse de Hongrie ; Lég. chr. de la Basse-Bretagne, 1, p. 75-77 : Le fils de Saint-Pierre et les références données à la suite du conte, p. 90-91. — [L. M.]