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gende meurt frappé par un mort ou un démon, la plupart du temps, il périt, victime d’une imprudence, il n’a point commis de faute morale pour laquelle il importe qu’il soit châtié.


II


Les légendes, au reste, que M. Le Braz a recueillies n’apparaissent dans leur vrai jour et ne prennent tout leur sens que si on les rapproche de tout cet ensemble de croyances, de traditions et d’usages qu’il publie en même temps et qui en forment l’indispensable commentaire. Elles ne sont pas les témoins d’un passé mort, mais l’expression de croyances vivantes auxquelles aujourd’hui encore sont fermement attachés les Bretons des campagnes et des côtes. Les personnages que ces récits mettent en scène ne se conduisent pas autrement que ne se conduiraient le paysan, le pêcheur ou la fileuse qui racontent l’histoire. Les conteurs ne s’étonnent point qu’un mort vienne réclamer les pièces de toile qui étaient destinées à l’ensevelir et qu’on lui a volées, et, le cas échéant, ils n’hésiteraient pas plus que la ménagère de la légende, à suivre les conseils du recteur et à repor-