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champs ou que les gouUes d'eau dans Taverse sont les âmes qui font sur terre leur purgatoire*.

Toutes les fois que Toq nomme un trépassé, si Ton ne veut pas encourir sa colère, il ne faut jamais manquer à faire suivre son nom de la formule sacramentelle :

— Doué d'he bardono ! (Dieu lui pardonne) *.

Ceux qui autrefois écourtaient leurs prières du matin ou du soir et allaient à leur ouvrage ou gagnaient leur lit sans prendre le temps de dire VAmen final, errent par les chemins abandonnés, en murmurant des patenôtres. Arrivés à la dernière phrase, ils s'interrompent tout à coup et ne parviennent jamais à trouver le mot qui achève la prière.

Par exemple, on les entend qui répètent désespéré* ment :

— Sed libéra nos a maloL .. sed libéra nos a malo /...

1. La même croyance subsiste dans certaines parties de Tir-lande, où l'on croit que les âmes des morts subissent la pénitence qu'elles ont méritée pour leurs péchés, dans les lieux mêmes où elles ont vécu. Mais on croit aussi que les âmes de ceux qui sont sauvés reviennent sur terre jouir de leur bonheur (Mac Anally, Irish Wonders, p. 110). Dans le comté de Galway, on croit que si une personne, après sa mort, est jugée trop bonne pour aller en enfer, trop mauvaise pour aller au ciel, elle est renvoyée sur terre ety reste jusqu'au Jour du Jugement, jusqu'à ce qu'une autre âme veuille bien aller la chercher et Temmène avec elle au Paradis (lady Wilde, Ancient legends, p. 117-118),

2. Voir ci-dessus, t. I, p. 247, note,