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penn-baz suspendu dans la cheminée se détacha comme de lui-même et vint tomber aux pieds de l’homme.

— Tiens, tiens, fit celui-ci, en ramassant le bâton et en l’examinant d’un air bizarre, sans être trop curieux, d’où tenez-vous cet outil ?

— Ma foi, dit Mingam, c’est un de mes confrères qui me l’a donné, voici pas mal de temps, et je ne peux pas dire qu’il m’ait fait, ce jour-là, un cadeau avantageux.

— Ah ! pourquoi donc ?

— Parce qu’il n’y a pas de mésaventures que ce maudit morceau de houx ne m’ait causées.

Et il se mit à les conter. Quand il eut fini, l’homme lui demanda :

— Sauf votre grâce, dites-moi, je vous prie, le nom du marchand qui avait le penn-baz en sa possession.

— Vous devez le connaître, car il habite dans vos parages : c’est Jacques Bourdoullouz, de Toull-an-Héry... Cela vous intéresse donc ?

— Beaucoup, et vous allez comprendre pourquoi... Mais, d’abord, vous n’êtes pas, je pense, sans vous souvenir que mon père fut trouvé mort, le crâne fracassé, dans la grève de Saint-Efflam.

— Certes, la chose fit assez de bruit en son temps. Je crois même, n’est-ce pas, qu’on n’a jamais pu découvrir l’assassin ?

— Pas plus que l’instrument qui avait servi à commettre le meurtre et qui, au dire du médecin-juré, ne pouvait avoir été qu’une masse de casseur de pierres ou un penn-baz. Or, le penn-baz dont mon père ne se