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dernier feuillet sera rempli, ton temps sera venu.

— Et que dirai-je à. mes parents, s'il vous plaît, quand je vais les revoir ?Ils ont dû être passablement inquiets de mon absence, bien que je ne sache guère combien elle a duré.

— Elle a duré vingt ans, mon filleul. Tu vas trouver tes parents bien vieillis. Mais n aie souci de rien. Us ne te poseront aucune question. Le jour même de ton départ, ton ange gardien te remplaçait au logis*. Ni ton père, ni ta mère ne se doutent de ce qui s'est

Là-dessus, le prêtre et son filleul prirent congé l'un de l'autre, en se donnant rendez-vous au paradis dans six mois.

Alors seulement lannik, qui était désormais assez âgé pour qu'on l'appelât lann tout court, s'aperçut que le soleil était haut dans le ciel. Il s'achemina vers sa maison. Et maintenant, si vous le permettez, je vais aussi regagner la mienne *.

(Conté par Marie-Cinthe Toulouzan. — Port-Blanc.)

1. Dans un conte irlandais (G. Dottin, Contes irlandais, p. 151) un nain, parti en voyage pour chercher auprès d'un saint ermite l'absolution d'un meurtre quli avait commis, est remplacé auprès de sa mère, pendant son absence, par un être en tout semblable à lui.

2. Voir la note à la fin de la légende qui suit.