Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 2 1902.djvu/377

Cette page n’a pas encore été corrigée


— Pardonnez-moi, mon maître, ce n'est pas celle-là.

— En ce cas, c'est celle-ci, dit le damné, en en exhibant une seconde.

— Pas davantage !

— Ahl tu m'ennuies, à la fin !

— Essayons de la troisième.

— Prends-la donc, grand nigaud que tu es !

— Avec plaisir. Daignez seulemeut la poser à terre.

Le damné s'exécuta.

— Merci et bonne chance ! dit Jean Gomper, en ramassant le papîer et en le pliant soigneusement.

— Je n'ai que faire de tes remerciements ni de tes souhaits. Veux-tu cependant me rendre un service ?

— Certes oui, à moins qu'il ne s'agisse de me mettre à votre place.

— Tu vois ce fauteuil vide à ma gauche ? Préviens mon fils qu'il lui est réservé, s'il continue à imiter, là-haut, mou exemple.

— Je m'acquitterai de la commission.

Et Jean Gomper de revenir sur ses pas. Une sueur bouillante ruisselait sur ses membres. Tout à coup, il sentit un souffle frais lui passer sur la figure, et il se retrouva dans la salle à manger du presbytère de Di-néault.

— Rentrez chez vous, lui dit le recteur. Ne blasphémez plus la justice de Dieu, et vivez toujours en homme de bien.