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Celui-ci, Jean FOr n'essaya même pas de le soulever ; encore moins ceux qu'il mit ensuite à découvert et qui formaient comme un dallage d'or.

— Que c'est donc beau ! s'écriait-il, à mesure qu'il déblayait toutes ces merveilles. Et comme je serais riche, si je pouvais seulement emporter le dixième de ce que je vois !

Il se souvint qu'il s'était juré de ne toucher à rien.

— Bah ! se dit-il, vaincu par la cupidité, je vais mettre celui-ci dans ma poche et cet autre sous mon aisselle. Cela ne tirera pas à conséquence. Le diable ne s'en apercevra point.

Il mit dans sa poche le caillou qui était de la grosseur d'un œuf, et sous son aisselle celui qui était de la grosseur d'un galet de cordonnier.

Déjà il déguerpissait au plus vite, comme bien vous pensez, lorsque Pôlic se dressa devant lui.

Il faut vous dire que Satan faisait justement ce jour-là sa tournée sur ses terres. Il avait vu venir Jean TOr et avait guetté ses moindres gestes, embusqué derrière un buisson.

— Ho ! ho ! camarade, ricana-t-il, on ne s'en va pas ainsi sans souhaiter le bonsoir aux gens qu'on vient de voler.

Jean l'Or aurait bien voulu être ailleurs. Mais il ne pouvait plus songer à fuir. Satan lui avait appliqué la main sur l'épaule et cette main était terriblement brûlante et lourde, comme si elle eût été de fer rougi. Jean FOr cria, se débattit, supplia. Mais le diable a la poigne solide et le cœur cuirassé.

— Pas tant de façons ! il faut me suivre.