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meuls, ses mains, son visage. Pensez donc ! Un homme qui revenait vivant de l'enfer !

La vieille Maharit fut avertie en toute hâte. Elle accourut aussi vite que le lui permettaient ses jambes de soixante-dix ans. Glaoud l'embrassa avec effusion, et lui jura que désormais il vivrait en chrétien^ dévot à Dieu et à ses saints, mais surtout à la vierge de Lo-carn. Ce fut une scène touchante. Tout le monde pleurait.

Cette nuit-là, il y eut grande veillée à Kerbérennès.

Glaoud-ar-Skanv raconta son voyage. Il avait retrouvé dans l'enfer des hommes de la paroisse qui lui avaient fait part de leurs tourments. La chose la plus affreuse qu'il eût vue, c'étaient des gens dont on cardait la chair comme de l'étoupe entre des peignes aux dents aiguës et chauffées au rouge. Son récit dura plusieurs nuits. Un poète local mit l'aventure en complainte. Malgré toutes mes recherches, je n'ai malheureusement jamais pu me la procurer.

(Conté par monpère,N.-M. Le Braz.—Tréguier,1891.)