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qui est nécessaire — pour donner aux gens à dîner, — lorsque leur parvint cette nouvelle.

La fille, dès les premiers mots, — et aussi le mari laissèrent là — toutes choses, à l'abandon, tant ils avaient de navrement au cœur.

Ils se mirent en route pour l'église, — mais ils moururent tous deux, ensemble, — au milieu du chemin, — et ce fut pour tout le monde une stupeur.

De les voir le même jour, — mourir tous quatre, — le père, la mèrei les enfants. — Voilà une aventure bien triste, en vérité !

Peu après on les ensevelit — pour les mettre en terre ; à Gui-nevez ils furent transportés, — avec grand honneur et grand respect.

Trois d'entre eux demeurèrent là — pour y être enterrés avec grand respect ; — le mari et son fils prêtre — et la fille y furent enterrés.

Mais la charrette où se trouvait la mère aimée — ne fut pas plutôt arrivée au cimetière — que les bœufs firent un brusque détour. — Personne ne les put arrêter.

En sorte que les gens d'église recommandèrent — de les laisser aller à leur guise, — là où il plairait à Dieu — que fût enterrée cette femme.

Quand ils furent près du porche du cimetière — de Lochrist-ann-Izelvet, — les bêtes s'arrêtèrent net ; le chariot resta sur place. On descendit alors le cercueil — du chariot, sans difficulté, — et les gens qui étaient présents — à Téglise le portèrent.

Dans l'église quand il entra, — le Seigneur Christ désigna lui-même — le lieu où il fallait l'enterrer, — en le montrant du doigt à l'assistance.

Là fut enseveli le corps de la femme — avec grand honneur et grand respect, — dans la maison du Seigneur Christ béni. — Au pied de sa croix on l'enterra.

Bien des années plus tard, — on ouvrit cette tombe. On y trouva le cercueil -— aussi intact qu'au premier jour.

Le cercueil alors fut tiré — de la tombe, sans dommage aucun, — et, depuis, il est resté — dans la maison du Seigneur Christ béni.