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fautes. Cambry {Voyage dans le Finistère, t. Ii p. 73) ne nous apprend rien de précis sur les lavandières de nuit : « Les laveuses, ar cannerez noz^ qui vous invitent à tordre leurs linges, qui vous cassent le bras si vous les aidez de mauvaise grâce, qui vous noient si vous les refusez )>. Fr. Marquer, dans la Revue des traditions populaires, t. VII, p. 69, parle d'un pont de Saint-Gérand hanté par une femme qui vient laver du linge dans le canal. C'est Fâme d'une épileptique qui s'est noyée à cet endroit et qui revient y faire sa pénitence. Si elle pouvait toucher un passant, elle l'en-traîuerait dans l'eau. Il semble que dans ce conte au contraire, le Caractère humain de la lavandière de nuit tende à s'effacer, et qu'elle devienne comme le Ilopper-noz, comme lannik-an-ody une sorte d'esprit malfaisant qui n'a jamais été incarné au corps d'un vivant.

Dans les Hébrides, la lavandière de nuit lave les vêtements de ceux qui se noieront dans l'année ; pour qu'elle ne vous fasse pas de mal, il faut la voir avant qu'elle ne vous ait vu (Mac Phail, Folklore fromtheHébrides] Folklore, t. IX, p, 91-92). Elle est un signe certain que la mort est proche. Dans l'île de Skye, on croit que les femmes qui meurent en couches doivent, à moins qu'on ne lave tous les vêtements qu'elles ont laissés, laver elles-mêmes ces vêtements jusqu'à ce qu'arrive le terme naturel de leur vie. Si ces lavandières voient les premières la personne qui les observe, celle-ci perd l'usage de ses membres (J. G. Campbell, Superstitions of the Highlands and islands of Scotland, p. 43),

En Irlande, à Kilcurry, la bean-sidhe, ou la fée, est quelquefois représentée battant l'eau de ses mains {Folklore, t. X, p. 123 ; Br. J. Jones, Traditions and superstitionscollectedat Kilcurry ; Folklore, t. X, p. 121).