Mais qu'était-il advenu de Dunvel ?
En vain ils la cherchaient des yeux parmi les femmes agenouillées qui récitaient les prières funèbres.
Ce qu'il était advenu d'elle^ le voici :
René Pennek, ou, si vous préférez, son fantôme l'avait d'abord assise en croupe derrière lui, puis le cheval était parti ventre à terre*. Il avait la crinière si longue, ce cheval, que, dans la vitesse de la course, elle fouettait jusqu'au sang la joue de Dunvel. En sorte qu'à tout moment Dunvel criait :
— René, mon ami I Ne trouvez-vous pas que nous allons trop vite ?
Mais à la plainte de la jeune fille, René Pennek ne savait que répondre :
— Il faut aller, ma douce ! 11 faut aller !
— René, mon amil reprenait Dunvel, ètes-vous bien sûr de la route ?
— Tout chemin, ma douce, mène où nous devons aller !
— René, mon ami I est-ce bien au Quinquiz que vous me conduisez par cette route ?
— Je vous conduis chez moi, ma douce ! N'est-ce pas ce que vous souhaitez comme moi-même ?
Tels étaient les propos qu'ils échangeaient dans la nuit.
Dunvel vit soudain se dresser devant elle, comme
1. Comparez dans un conte irlandais [Contes et légendes d'ir^ lande, p. 153-157) le revenant qui fait monter en croupe derrière lui une jeune fille et qui la mène au cimetière. Ce revenant avait pris l'apparence de Tamant de la jeune fille.