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CHAPITRE XIX

Les morts malfaisants


Le revenant le plus malintentionné ne peut rien contre trois baptêmes réunis, c’est-à-dire contre trois personnes cheminant de compagnie et ayant été toutes les trois baptisées[1].

Pour se garantir des maléfices d’un fantôme, il n’est que de lui crier :

— Si tu viens de la part de Dieu, exprime ton désir. Si tu viens de la part du diable, va-t-en dans ta route, comme moi dans la mienne[2]

  1. Cf. Sauvé : Voyage et Voyageurs, Mélusine, t. iii, c. 358 ; R.-Fr. Le Men : Traditions et superstitions de la Basse-Bretagne, Revue celtique, t. I, p. 419. Si l'on est seul, on n’a pas le droit d’adresser la parole à un revenant ; trois baptisés du même sexe peuvent lui demander ce qu*il veut ; il faut lui faire dire une messe s’il la demande ; un revenant a le droit de tuer quiconque l’insulte (P. Y. Sébillot, Contes et légendes du pays de Gouarec, Revue de Bretagne, de Vendée et d’Anjou, t. XVIII, p. 62).
  2. En Westmeath, un homme qui cheminait de nuit sur une roule entendit un fantôme qui criait d’un tertre surmonté d’un buisson : a Où irai-je ? Où irai-je ? » Il répondit : « Mais, à Dieu hors de là, et laisse les gens en paix ». L’esprit le remercia et on ne l’entendit jamais plus(D. Fitzgerald, Popular tales of Ireland. Revue celtique, t. IV, p. 174). En Écosse, on croit généralement