Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 2 1902.djvu/172

Cette page n’a pas encore été corrigée



morts à Theuro qu'il est^ Continuez d'avoir même prudence. Le manège dcFanchi cl de sa femme pourra durer longtemps encore. Ne vous en inquiétez point. N'ayez même pas Tair de vous en apercevoir. Au jour marqué par Dieu, ils seront sauvés et vous laisseront tranquilles. Tant que Tâme n'a pas accompli sa pénitence, elle doit faire après la mort ce qu'elle avait coutume do faire de son vivant*. Ne t'étonne donc point, Jobic, si Fanchi laboure avec toi les champs ; ni vous, Monna, si Grilten, sa femme, persiste à s'occuper avec vous des choses du ménage. Chacun a son lot, en ce monde et dans l'autre. Qui veut vivre en paix ne cherche pas à pénétrer le secret de Dieu.

A partir de ce jour, plus ne tremblèrent ni Jobic, ni Monna. La vieille de Fanchi put croire que c'était elle qui menait l'intérieur de la ferme. Et Fanchi put croire que c'était lui qui faisait pousser de beau froment vert dans ses champs d'autrefois. Et cela dura ce que Dieu voulut.

(Cont) par Marie-Anne Ofîret. — Yvias, 1886.)

1. Dans les contes irlandais, les personnes que les fées ont enlevées sont perdues pour cette vie si elles acceptent de la nourriture des fées (Curtin, Taies of the fairies, p. 23, 28, 109).

2. Voir ci-dessus, t. T, p. 192, 201.