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naissable de son mari mort, qui lui répondait d'un ton rude :

— Amanl (Ici).

Aussi vite la raison lui revint ; et, s'étant tournée du côté d*où s'élevait la voix, elle vit le noyé debout devant elle, dans Taccoutrement qu'il avait le jour du malheur, et tel exactement qu'on Tavait retiré de Teau, sauf que ses cheveux ni ses bardes ne dégouttaient plus. Elle voulut s'élancer vers lui, mais il Tarrêta du geste.

— Regardez, dit-il. Mes habits ont eu le temps de sécher : quand donc, à votre tour^ sécherez-vous vos larmes ?

Et, comme elle demeurait interloquée, ne trouvant pas une parole :

— Marie, reprit-il, prenez soin de ce qui est à Fin* térieur de la maison et ne vous occupez pas de ce qui est dehors (Afary, soignée ar pez zo en H, ha lest ar pez zoé-mès).

Matante se le tint pour dit. Elle modéra dorénavant sa douleur et s'efforça de vivre en paix,

(Conté par Claude L'OUivier, ménagère. -*■ Port-Blanc.)