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profiler sur les nuages. Ce sont des âmes défuntes qui accomplissent quand même la cérémonie sacrée. Saint Ronan les guide en personne et marche à leur tête, en agitant sa clochette de fer*.

Le second pèlerinage obligatoire est celui de Saint-Gervais ( en breton Sant Jelvestr-ar-Pihan).

Si on ne fait pas, de son vivant, ce pèlerinage, on est condamné à l'accomplir après la mort. On emporte en ce cas son cercueil sur les épaules, et on n'avance, chaque jour, que de la longueur de ce cercueil.

  • Dans le mur de l'église de Saint-Gervais s'ouvre une cavité profonde. C'est par là que, leqrs dévotions terminées, les défunts rentrent sous terre. Il suffit de passer la tête dans l'orifice du trou pour entendre le frôlement dés cercueils le long des parois et le bruit qu'ils font en dégringolant au fond des puits*.

1. Une vision de ce genre a été consignée dans un des registres de la paroisse de Locronan. « ...Et ont les dits susnommés unanimement déclaré avoir ouï dire par leurs prédécesseurs (il s'agit sans doute de fabriciens) que l'on avait vu sortir les dictes relicques avec croix et bannières, les cloches sonnantes d'elles-mesmes, et aller faire la dicte procession à pareil jour du dicttour... «J'emprunte cette citation à un opuscule de M. Tabbé Thomas, qui ne la donne lui-même que sous une forme tronquée {Semaine religieuse de Quimper, 1887). Quant aux dictons que je relate ci-dessus, ils m'ont été fournis principalement par une vieille marchande de fruits, de Quimper, que je n'ai jamais entendu désigner que par son prénom de Naïc. Ils ont du reste cours dans toute la Basse-Cornouaille.

2. Il y a d'autres pèlerinages obligatoires : celui de Noire-Dame