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Entre le pauvre et le riche, le maîlre et le valet,

Plus de différence ; tous sont semblables,

11 ne reste d'eux que des os, de la poussière et de la pourriture.

Ils nous dégoûteraient, si nous n'en avions pitié.

Eh bien ! en ce pitoyable état où ils sont réduits,

lis parlent, et leur parole muette est d'une singulière éloquence.

Ils nous font la leçon, et c'est à nous d'en profiter,

Tant qu'il plaira à Dieu de nous laisser en ce monde.

Ecoutez donc leur enseignement, écoutez-le bien,

Avec un cœur désireux d'en tirer bon profit.

Ils vous disent clairement qu'eux aussi ont été de ce monde.

Et que vous mourrez comme eux, quand vous y penserez le moins.

— Nous avons vécu sur terre, tout comme vous, Nous avons devisé, marché, bu et mangé,

Et voici maintenant en quel état nous sommes réduits, Après avoir été en terre servir de pâture aux vers.

— J'étais un homme robuste et galant ! —Moi, un gentilhomme !

— Moi, un homme riche ! — Moi, un habile homme !... .— J'ai perdu ma noblesse ! — J'ai perdu ma fortune !...

— J'ai perdu force et beauté ! — J'ai perdu ma science !...

Nous n'avons eu que nos personnes et nos bonnes œuvres A présenter à notre Juge, à notre Roi, à notre Père ! Laissez donc les biens de la terre, détestez les vices. Et habillez vos âmes de toutes sortes de vertus.

Que si vous demandez où s'en sont allées nos âmes,

Au purgatoire elles sont, loin encore des cieux.

Elles sont dans le feu, qui brûle, pour achever de payer la dette

Qu'elles ont contractée sur terre envers le vrai Dieu.

Terrifiées par les flammes, elles s'époumonnent à crier, A implorer vos prières, pour s'évader au plus vite Des prisons ténébreuses où elles sont jetées. Hâtez, hâtez-vous de les secourir, et ne différez point !

A vous nous nous adressons, parents et amis !

Ayez souvenir de nous ! quand vous allez par le cimetière,