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Il est d'usage de se rendre aux feux de la Saint-Jean avec une fleur appelée, pour cette raison, lou-^ zaouen Sant lann (herbe de Saint-Jean), dont on a fait passer neuf fois la tige dans les flammes. Rentré chez soi, on la plante debout derrière la corniche d'un meuble, armoire ou vaisselier. De deux choses l’une : ou bien elle fléchit la tête, en séchant, — ou bien, au contraire, elle la raidît. Dans le premier cas, c'est signe que la personne qui Ta cueillie doit mourir dans Tannée.

Dans la Haute et la Basse-Gornouaille, il est d'usage de vendre aux enchères les cendres du feu de la Saint-Jean ^ La personne qui les achète est assurée de ne point mourir dans Tannée.

Le soir de la Toussaint, veille de la fête des Morts (Goël ann Anaon), les défunts viennent tous visiter les vivants».

1. Cf. A. Le Braz, La nuit des feux, dans Pâques d'Islande, p. 195-197. En Irlande, on répand ces cendres dans les champs pour les fertiliser (Haddon, A hatch of Irish folkloi*e, Folklore, t. IV, p. 359).

2* « Ils disent que la veille de la fête des morts il y a plus d*âmes dans chaque maison que de grains de sable dans la mer et sur Je rivage » (Cambry, Voyage dans le Finistère, t. II. p. 32).

Chaque mort peut quitter sa fosse de temps en temps (Killarney), mais il y a une apparition générale de tous les morts la nuit de la Toussaint. Ils vont chez leurs amis s'asseoir auprès du feu ; mais