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rilé si profonde qu'ils durent s'orienter vers le porche à tâtons. Le lendemain^ ils tombaient malades, chacun de leur côté, d'une maladie de languissance contre laquelle tous les remèdes demeurèrent impuissants. Leurs troisièmes bans ne furent jamais publiés. Mais s'ils n'ont pas été mariés sur cette terre, sans doute le sont-ils à présent en paradis. Amenl

(Conté par Jean-Marie Toulouzan. — Port-Blanc.)

La nuit de la Saint-Jean, dans tous les bourgs, dans tous les hameaux de la Basse-Bretagne^ s'allument les tantad ou bûchers '. Quand le feu a fini de flamber, l'assistance s'agenouille en cercle autour du monceau de braise. Et Ton commence à réciter les grâces. C'est toujours un « ancien » qui se charge de ce soin. La prière terminée, l'ancien se lève, chacun en fait autant^ et tout le monde, rangé sur une file, se met à marcher en silence autour du tantad. Au troisième tour, on s'arrête. Chacun ramasse à terre un caillou, et le jette dans le feu. Ce caillou s'appelle dès lors : anaon.

Ce rite accompli^ la foule se disperse*.

1. Cf. N. Quellien, Revue d !Ethnographie^ t* IV, p. 89. A Pem-pouK le bûcher est construit exclusivement avec des paniers hors d*usage ayant servi au transport du poisson et que Ton enveloppe d'un filet de pêche (. Le Braz, Les saints bretons d'après la tradition populaire^ Annales de Bretagnej t. IX, p. 594).

2. En Irlande, chaque nuit de Saint-Jean, les hommes s'assemblent sur le Cnoc Aine ; ils portent sur des perches des cliar ou bottes de paille et de foin auxquelles ils ont mis le feu. Ils font eo pro*