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L'éloge du mort

En plusieurs régions de laCornouaille finistérienne, l'usage existe encore de faire l'éloge du défunt. Ce sont surtout des femmes, vieilles mendiantes, vieilles fileuses, vieilles pèlerines par procuration, qui ont la spécialité de ce genre de discours.

C'est au commencement de la veillée, quand tous les parents sont réunis, que la personne chargée d'improviser l'éloge du mort prend la parole. Elle se place généralement au pied du lit, les yeux fixés sur le cadavre. Elle relate sur un Ion de mélopée les principales circonstances de la vie du défunt, insiste surtout sur ce fait qu'il « n'a jamais fait de tort à ses semblables » et termine en exaltant ses vertus modestes, en rappelant qu'il a toujours été bon mari, bon père et bon travailleur.

Elle ne néglige aucun détail sur la façon dont il a mené la tâche qui fut la sienne dans l'existence. C'est ainsi que la vieille Henriette Danzé, d'Audierne, ayant à louer un jeune homme, du nom de Hervé Masson, qui gagnait son pain à faire des courses pour autrui, s'en acquittait de la manière suivante :

« Toutes les fois qu'on avait besoin de ses services, il était prêt. Qu'il s'agît d'aller annoncer une nais

par lady Wilde, Ancient legends, p. 10. Malheureusement, la provenance n'en est pas indiquée avec précision, et lady Wilde ne sachant pas l'irlandais (Cf. D. Hyde, Beside the fire, p. xm-xiv), il est difficile de dire quel crédit il faut attribuer à sa traduction anglaise.