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au-dessus de lui le cierge qui brûle à son chevet, pour faire égoutter de la cire bénite sur son linceul.

Il est bon d'ensevelir les morts dans des draps qui aient servi à tapisser les murs, sur le passage de la procession, un dimanche de Fête-Dieu (Zul-ar-zacramant).

Si l'on se pique le doigt en épinglant le linceul d'un mort, c'est signe que, de son vivant, le défunt avait contre vous quelque rancune cachée. Ne pas manquer, en pareil cas, de faire dire une messe pour le repos de son âme.

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Aujourd'hui les plus pauvres ont leur cercueil, fourni soit par la municipalité, soit par une quête faite parmi les voisins 1. Il n'en a pas toujours été de même.

Dans mon enfance, il y avait pour les indigents une façon de bière toute primitive que l'on désignait par le terme peu décent de sparlou-moc'h*. Elle con

1. Cf. Milin, Notes sur Vile de Bati (Revue des traditions populaires, t. X, p. 52).

2. Le sparl est une entrave que l'on met au cou des pourceaux ou d'autres bêtes, pour les empêcher de s'introduire dans les champs  ; il est formé d'une traverse de bois dans laquelle sont fixés deux montants enserrant le cou de l'animal et que l'on réunit par le haut au moyen d'une cordelette. — Quant à moc'h, c'est le pluriel de porc'hel, cochon.

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