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pour moi, fais qu'il meure dans le délai rigoureusement prescrit1 » ;

4° Déposer comme offrande aux pieds du saint une pièce de dix-huit deniers marquée d'une croix;

5° Réciter les prières habituelles, en commençant par la fin2;

6° Faire trois fois le tour de l'oratoire, sans tourner la tête'.

Autrefois, il y avait dans l'oratoire de Saint-Yvesde-la-Vérité, derrière la statue du saint, une alêne, pareille à celles dont se servent les cordonniers.

Pour être plus sûr de se faire entendre du saint, on plantait cette alêne par trois fois dans le bois de sa statue, en disant à chaque fois :

— Pa 'z out ar jug braz, clew achanon ! (Puisque tu es le grand juge, entends-moi). (Lise Bellec. — Port-Blanc.)

1. Voici la formule en breton :

Teeo ZantikarWirione. Meawestl dit heman. Marman argwir a du gant-han, condaon ac'hanon. Mes, mar man ar gwir a du gan-in,gra d'ez-han merwel a-berz ann termenn rik. En Cornwall, pour vouer quelqu'un à la mort, on récite le psaume 109 en appliquant ses malédictions à la personne qui a fait tort (W. Bottrell, Traditions and hearthside stories, 2^ series, p. 229).

2. Sur l'efficacité de la lecture à r6bours, voir aussi ch. ix.

3. Cf. A. Le Braz, Au pays des pardons, p. 16-17.