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    d’un arc-en-ciel, c’est signe qu’il y aura une mort dans la ville (Folklore, t. X, p. 364).
        On croit à Kilcurry (Irlande) que si le premier agneau de la saison que l’on voit est noir, on mourra dans l’année (Folklore, t. X, p. 121 ; lady Wilde, Ancient legends, p. 180).
        Le bruit d’un ver rongeant du bois est en Écosse un intersigne de mort (W. Gregor, Notes on the folklore of the North-East of Scotland, p. 203). Il en est de même d’une joie extraordinaire, d’une récolte exceptionnellement bonne (W. Gregor, ibid. p.204).
        En Écosse, les fantômes sont souvent des intersignes de mort. Une nuit, on voit un revenant s’approcher du lit d’un de ses frères et l’embrasser. Celui-ci meurt bientôt après (Mac Phail, Folklore from the Hebrides ; Folklore, t. IX, p. 88). Un homme sent sur son dos le poids d’un cadavre ; quelque temps après, il apprend qu’un naufrage a eu lieu (W. A. Craigie, Some Highland folklore ; Folklore, t. IX, p. 376).
        Les vieilles familles irlandaises ont leur bean-sidhe, fantôme sous forme de femme qui vient les avertir du moment où ils mourront. Les familles de parvenus n’en ont point (G. H. Kinahan, The Folklore record, t. IV, p. 121-122). La bean-sidhe des O’Brien était une femme séduite et tuée par un membre de cette famille ; elle apparaissait au clair de lune, la nuit où mourait un O’Brien ; elle avait une robe blanche, de longs cheveux noirs, une figure pâle ; sa voix était étrange et elle poussait de longs soupirs (Kennedy, The fireside stories of lreland, p. 143-144).
        La bean-sidhe est quelquefois le fantôme d’une personne qui était pendant sa vie très attachée à la famille qu’elle vient avertir de l’approche de la mort. Mais alors son chant est doux ; il encourage le moribond et console les survivants. (Mac Anally, Irish Wonders, p. 110). La bean-sidhe chante surtout la nuit, un ou deux jours avant la mort ; elle n’est entendue le plus souvent que par celui qui doit mourir (ibid., p. 112, cf. lady Wilde, Ancient legends, p. 135-137).