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LIVRE IV

Les illusions socialistes et syndicales




CHAPITRE I

Les illusions socialistes


Le socialisme dont nous discutons les doctrines ne doit pas être confondu avec le mouvement de solidarité sociale que nous voyons se développer un peu partout. Ce dernier n’est aucunement issu des théories socialistes et le triomphe de ces dernières ne pourrait même que l’entraver.

Établir universellement le même niveau égalitaire sous la main rigide de l’État ne conduirait nullement, en effet, à l’amélioration du sort des classes ouvrières, et empêcherait tout progrès.

Donc, en luttant contre les théories socialistes, nous sommes bien assurés de ne pas combattre le mouvement de solidarité sociale dont je viens de parler et que personne (sauf peut-être les socialistes) ne songe à empêcher. Le progrès matériel et moral des classes pauvres est l’objet des préoccupations universelles. On sait quels efforts se multiplient pour réaliser un tel but. Assurances contre les accidents, créations de maisons ouvrières, retraites, hygiène, éducation, crédit agricole, développement de la mutualité, organisation de la prévoyance, etc., etc., sont des preuves évidentes de la sollicitude générale. Ce n’est pas là du socialisme, mais du devoir social, chose bien différente.

Le socialisme comprenait jadis des sectes diverses n’ayant de commun qu’une haine intense de l’organisation établie. Depuis quelques années, le collectivisme semblait devoir se substituer à toutes ces sectes et devenir prépondérant. Il règne encore au Parlement et inspire beaucoup de ses votes.

Un tel triomphe ne paraît pas devoir durer. Progressivement, on a vu se développer en Allemagne, en France,