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laisse quelque peu à désirer, et lorsque arrivent les vacances, ils ont un véritable besoin de repos[1].

Aucun exercice physique ne vient rompre la monotonie de ce fastidieux labeur. On a beaucoup parlé des exercices physiques, on a fondé de belles ligues, prononcé d’éloquents discours, mais, devant l’opposition sourde de l’Université, qui méprise ces exercices rappelant pour elle le travail manuel, objet de tous ses dédains, ils ont progressivement disparu.

Les exercices physiques n’existent même pas. Chaque élève y consacre quarante minutes environ par semaine[2].

Mais ce qui dépasse l’imagination, c’est la discipline ou au moins la surveillance étroite et méticuleuse à laquelle sont soumis les élèves. Leurs surveillants ne doivent pas les quitter d’une minute. Dans les lycées construits à la campagne et qui possèdent de vastes parcs, ils n’ont même pas le droit d’y jouer.

Les choses touchant ici à l’invraisemblable, il faut bien vite nous abriter derrière des citations. Le lecteur sera suffisamment éclairé par le dialogue suivant qui s’est engagé entre M. Ribot, Président de la Commission, et deux proviseurs, sur cette interdiction faite aux élèves de circuler avec liberté aux heures de récréation.

M. Marc Sauzet. Vous avez été au lycée de Vanves, qui est à la campagne. Avez-vous remarqué quelque différence, au point de vue du régime des élèves, avec les autres lycées ?

M. Béjambes. Le régime est absolument le même. Le lever et le coucher sont à la même heure. La seule différence, c’est que l’été le matin les élèves passaient une demi-heure dans le parc, en promenade, sous la surveillance des répétiteurs, au lieu d’aller en étude directement.

  1. Enquête, t. II, p. 640. Payot, inspecteur d’Académie.
  2. Enquête, t. II, p. 396. Potot, surveillant général à Sainte-Barbe.