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Théophile Gautier et le Ballet Romantique


La floraison d’art multiple et touffue que suscita il y a bientôt cent ans l’ardente fièvre romantique fit éclore une conception nouvelle du spectacle de danse. Que le ballet romantique, le « ballet 1830 » continuât sous maint rapport une tradition ou plutôt un développement ininterrompu et plus que séculaire, qu’il eût été préparé de longue main par les maîtres italiens perfectionnant et codifiant la gymnastique de la danse théâtrale, qui songerait à le nier ? La prestigieuse nouveauté de ses allures n’en reste pas moins frappante. C’est que l’esthétique de la danse se renouvelle totalement en changeant de base. Elle exprime un nouvel état d’âme, une sensibilité modifiée, voire une différente vision de l’univers.

Ce n’est pas en vain que Maria Taglioni, que Fanny Elssler, que Carlotta Grisi remplissent les deux mondes d’un frou-frou de blanche tarlatane. Osons l’affirmer : la Catchucha de Fanny, le Pas de l’ombre de Ta-